L'hiver rude s'avance

Il m'a fallu du temps , mais me voilà, tous mes doutes mais toutes mes joies, les amours déjà ratées mais jamais amères, autrement tout ça n'aurait plus d'intérêt.
Hypokhâgneuse à peine éclose que les questions harcèlent déjà, que les notes fustigent, aussi.
Ça n'a pas grand intérêt au fond ; le prestige, ce n'est pas tellement ton truc, t'es pas tellement brillante ; tu fais ce qu'on te demande, tu oses lire pour le plaisir et tu aimes écouter NTM. On n'arrête pas les gens vivants. Tout ceci est plutôt -et grandement- une question d'ego, d'objectifs et d'avenir. Ah! L'avenir! On nous en parle comme d'un risque absolu, comme un coche à ne pas rater.
Le droit à l'échec, c'est terminé petite. Dans le monde des adultes (et surtout des concours), l'échec, c'est la mort. L'échec entre 0 et 20 et bientôt sur une échelle de 1 à 48. On s'habitue à mourir un peu.
Ça soulage de se laisser mourir ; pas trop, juste un peu. Ils ne nous achèvent pas, ils nous maintiennent en vie, nous essoufflent petit à petit. Endurante, petite, en fin de compte. Passé les vacances de Noël, tu es une hypokhâgneuse qui n'abandonne pas. C'est un petit gain, un bout d'objectif atteint.
Ta sphère est étouffante. Les littéraires sont des angoissés studieux ; et pas toujours. Mes camarades sont sûrement l'une des choses qui m'arrivent de mieux pour l'année à venir. Et je le clame.